Au milieu des efforts occidentaux pour réduire la dépendance à la Chine, l’Union européenne (UE) et l’Australie ont scellé un accord pour collaborer à l’établissement d’une chaîne d’approvisionnement en minéraux critiques, indispensables aux transitions verte et numérique.
Cet accord vise à diversifier les sources d’approvisionnement de l’UE et à stimuler le secteur minier australien. Pour la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, la compétitivité européenne repose sur la capacité à produire et déployer des technologies critiques telles que les puces, les batteries et les véhicules électriques.
Les préoccupations grandissantes concernant la domination numérique de la Chine ont poussé l’UE à envisager cette coopération. La Chine possède une avance dans les technologies de pointe, notamment la production de panneaux solaires et les ventes de véhicules électriques. De plus, le bloc européen dépend fortement des matières premières chinoises pour les technologies propres, important 98 % de ses terres rares, 93 % de son magnésium et 97 % de son lithium.
Le partenariat avec l’Australie est stratégique en raison de ses vastes gisements de minéraux critiques. L’Australie détient 52 % de la production mondiale de lithium et exploite également du manganèse, du nickel, du cuivre, du cobalt et des terres rares essentiels à la transition verte.
Le cobalt et les terres rares sont également cruciaux pour la production de puces, indispensables aux technologies modernes. L’Australie présente également un potentiel pour l’extraction de gallium et de germanium, essentiels aux semi-conducteurs. La Chine produisant 80 % du gallium mondial et 60 % du germanium, l’Australie pourrait réduire la dépendance de l’Occident à cet égard.
Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes et d’efforts visant à restreindre l’accès de la Chine aux équipements avancés de fabrication de puces, Pékin a imposé des contrôles à l’exportation sur le gallium et le germanium.
Outre les initiatives de stimulation de la production de puces et de technologies propres, les partenariats sont essentiels au projet de souveraineté technologique de l’UE. Le pacte avec l’Australie vise à faciliter les projets et la recherche conjoints, ainsi que les investissements et les échanges bilatéraux. Il couvrira toute la chaîne de valeur des minéraux critiques, de l’extraction et du traitement à l’affinage et au recyclage.
Cet accord témoigne de la nécessité pour l’Occident de diversifier ses sources d’approvisionnement en minéraux critiques tout en réduisant sa dépendance à la Chine. Grâce à sa collaboration avec l’Australie, l’UE vise à renforcer sa compétitivité économique et technologique, tout en garantissant l’accès aux ressources essentielles à son avenir vert et numérique.