**Impression 3D de métal dans l’espace : l’ESA et Airbus franchissent une étape majeure**
Les astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS) ont utilisé l’imprimante 3D métal de l’ESA pour forger la toute première pièce métallique entièrement fabriquée dans l’espace. Cette réussite s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre l’ESA et Airbus visant à développer les capacités de l’Europe en matière de fabrication spatiale. Elle pourrait constituer un pas vers une plus grande autonomie pour les missions de longue durée vers la Lune, Mars et au-delà.
« La création de pièces de rechange, de composants de construction et d’outils à la demande sera essentielle pour les missions de longue distance et de longue durée », a déclaré Daniel Neuenschwander, directeur des explorations humaines et robotiques de l’ESA.
Construite par Airbus, l’imprimante de 180 kg peut être utilisée pour réparer ou fabriquer des outils, des interfaces de montage et des pièces mécaniques. Elle peut imprimer des pièces d’un volume de 9 centimètres de haut et 5 centimètres de large, le processus prenant environ 40 heures.
Lancée au début de l’année, l’imprimante 3D métal a été installée par l’astronaute de l’ESA Andreas Mogensen dans le module Columbus de l’ISS. Elle a désormais produit son premier composant métallique en microgravité.
**Impression 3D de métal dans l’espace**
Contrairement aux précédentes impressions 3D à base de plastique réalisées à bord de l’ISS, cette démonstration prouve qu’il est possible de créer des pièces durables et de haute résistance dans l’espace. Cependant, l’impression de métal dans l’espace n’est pas sans défis.
Les imprimantes 3D métal sur Terre ont généralement la taille d’une petite pièce. Cependant, les ingénieurs d’Airbus ont dû réduire l’imprimante spatiale à la taille d’une machine à laver afin qu’elle puisse tenir dans l’espace confiné de l’ISS. Ils ont également dû placer l’imprimante dans une boîte blindée étanche, afin de protéger l’ISS de la chaleur extrême produite lors de l’impression de métal.
« La gestion de la gravité est également essentielle, c’est pourquoi nous avons choisi la technologie d’impression basée sur le fil. Le fil est indépendant de la gravité, contrairement au système à base de poudre, qui doit toujours tomber au sol », a déclaré plus tôt cette année Sébastien Girault, ingénieur système de l’imprimante 3D métal chez Airbus.
Les astronautes de l’ISS enverront le composant imprimé, ainsi que trois autres prévus, sur Terre pour analyse dans les centres techniques et les installations de recherche de l’ESA à travers l’Europe.
**Autonomie spatiale**
Alors que les humains s’aventurent plus loin dans l’espace lointain, la possibilité d’imprimer en 3D des outils, des pièces de rechange et même des structures entières pourrait rendre les missions de longue durée plus viables.
La NASA et l’ESA, par exemple, développent une technologie d’impression 3D utilisant des ressources locales comme le régolithe lunaire pour la construction spatiale, réduisant ainsi le besoin de transporter des matériaux depuis la Terre.
Des projets tels que Moonrise, dirigé par l’Agence spatiale allemande, et Olympus de la NASA visent à créer des bâtiments entiers sur la Lune et sur Mars pour l’habitation spatiale à long terme.
En 2022, la NASA a attribué à la startup d’impression 3D Icon un contrat de 57 millions de dollars pour faire progresser les technologies de construction qui pourraient aider à construire des infrastructures telles que des aires d’atterrissage, des habitats et des routes sur la surface lunaire.