Les data centers, toujours plus énergivores
Dans le contexte de l’essor de l’IA, les data centers consomment des quantités alarmantes d’électricité. Ils sont également responsables de 1 % des émissions mondiales liées à l’énergie. D’ici 2030, leur demande en électricité pourrait augmenter de 160 %. Lightium, une startup suisse, a pour objectif de fournir une solution à ce problème.
Une levée de fonds de 7 millions de dollars pour des puces photoniques de nouvelle génération
La jeune pousse a annoncé aujourd’hui avoir levé 7 millions de dollars en financement d’amorçage pour accélérer les performances des data centers et réduire leur consommation d’énergie grâce à une nouvelle génération de puces photoniques.
Les data centers : un trio de composants énergivores
Les data centers sont essentiellement de grands groupes de trois composants : les unités centrales de traitement (CPU), les unités de traitement graphique (GPU) et les interconnexions optiques qui transmettent les données entre ces processeurs.
Ces interconnexions sont généralement basées sur des semi-conducteurs en silicium et représentent entre 10 % et 40 % de la consommation énergétique d’un data center.
Les limites des technologies à base de silicium
"Les technologies traditionnelles à base de semi-conducteurs, qui nous ont bien servis pendant des décennies, atteignent désormais leurs limites physiques et opérationnelles", a déclaré à TNW Dirk Englund, professeur au MIT et cofondateur de Lightium.
Les puces photoniques TFLN : une solution innovante
La technologie de Lightium est basée sur le niobate de lithium en couches minces (TFLN), un matériau semblable au verre qui, selon la startup, surmonte les limitations du silicium et peut fournir des débits de transmission plus rapides de 1,6 ou 3,2 Tb/s. C’est comparable au débit maximal actuel de 800 Gb/s.
"Pour les opérateurs de data centers à grande échelle, ce saut [dans les débits de transmission] signifie qu’ils peuvent traiter davantage de données et le faire plus efficacement", a déclaré M. Englund.
"Cela se traduit par une réduction des coûts d’exploitation et des économies d’énergie importantes", a-t-il ajouté.
Lightium : le premier fabricant de puces photoniques TFLN à l’échelle industrielle
Le TFLN est l’un des matériaux les plus complexes à traiter et, jusqu’à présent, son utilisation a été confinée au prototypage dans des contextes académiques et de R&D. Lightium est donc la première entreprise à concevoir et fabriquer des puces photoniques à base de TFLN à l’échelle industrielle.
Un financement de 7 millions de dollars pour la commercialisation des services de fonderie PIC
Vsquared Ventures et Lakestar ont mené le cycle de financement de 7 millions de dollars. Grâce à ces nouveaux capitaux, la startup suisse va travailler à la commercialisation de ses services de fonderie de circuits intégrés photoniques (PIC) TFLN de qualité industrielle.
Lightium prévoit d’atteindre cet objectif de lancement début 2025. Elle mène actuellement un pilote bêta fermé avec des partenaires stratégiques. Les clients utilisant la plateforme de l’entreprise pourront faire évoluer leurs capacités photoniques du prototypage à la fabrication à grand volume.
Des applications dans plusieurs secteurs
L’étape suivante consistera à intégrer la technologie dans un certain nombre de secteurs, tels que les communications par satellite et l’informatique quantique.
Vers une souveraineté européenne
Selon M. Englund, l’un des principaux avantages des puces TFLN est leur potentiel pour réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement traditionnelles en semi-conducteurs.
"La souveraineté numérique devient existentielle pour les nations ou les groupes de nations. Les matériaux et les systèmes semi-conducteurs deviennent la pierre angulaire qui soutient les économies, et faire confiance à une ou quelques sources potentiellement mal alignées revient à jouer à la roulette russe."